Victoria Stone's After Story

Trois ans ont passés. La Reine Victoria a quitté son Angleterre Natale pour se réfugier en France, tandis que la milice a fait main basse sur beaucoup de porteurs de pierres. Jack l'éventreur cours toujours... Comment vivrez-vous cette nouvelle aventure ?
 
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Trois années plus tard. { Neill

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Unity Violett

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MessageSujet: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbMer 21 Déc - 19:08

Rappel du premier message :

Un petit sourire éclaira le visage de la jeune femme qui, en cet après-midi ensoleillé, se promenait dans les rues londoniennes dans sa belle tenue bourgeoise. Sourire de joie, de sérénité, de paix intérieure retrouvée. Après ces trois difficiles années, l'impulsive Unity parvenait enfin à être apaisée. Ce sentiment profond de bonheur ne pouvait être troublé que par un unique événement, qui allait hélas se produire. Mais n'anticipons pas. A ce moment précis, Unity Violett était la femme la plus heureuse du monde. Elle savourait le plaisir de se balader librement, sans avoir nulle contrainte, nulle personne non plus pour lui en imposer, au gré de ses envies et de ses espoirs. Et si ses pas la menèrent au commissariat, qu'importe ? Elle devait y aller de toute façon, ce n'était donc pas une mauvaise chose que son corps l'y mène de lui-même. Face à l'imposant bâtiment, qu'elle connaissait si bien pour y avoir souvent pénétré en tant que Seth, Unity sentit une légère pointe d'appréhension la gagner. Elle regarda les dossiers qu'elle portait sous son bras. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était d'entrer, de saluer poliment les employés, de prendre un ton un peu bourgeois et stupide, de tendre les dossiers au premier qui les réclamerait, et de sortir. Rien de trop compliqué, a priori ; ensuite, elle pourrait profiter du reste de son après-midi et de sa délicieuse promenade. Elle se composa un masque, entra dans le bâtiment. Elle y était déjà venue en tant qu'Unity, une fois. Pour la même mission, de plus. Aussi reconnut-elle les différentes personnes qui lui souhaitèrent bonjour, avec le vrai prénom. Elle prit soin de bien laisser ses cheveux sous sa frange, qu'elle portait un peu longue dans cette visée. Un jeune officier, assez séduisant au demeurant, prit les dossiers qu'elle lui tendit et lui sourit. Elle le lui rendit, avec un charme très british. et s'éloigna du comptoir. Elle était particulièrement satisfaite d'elle-même. Parfait, à présent, il ne lui restait plus qu'à profiter de sa tranquillité. Unity était véritablement sur un petit nuage. Elle se déplaçait avec une grâce qui lui était d'ordinaire étrangère, flottant dans sa robe de mousseline sombre, aussi belle qu'une fleur carnivore. Et c'est ainsi qu'elle se retourna, et...
POURQUOI LUI ?!
C'était un peu comme une apparition. Ou un mauvais souvenir qui resurgissait, peut-être. Mais elle le vit, lui. Cet espèce de pot de colle sadique et cruel, qu'elle avait eu le bonheur de ne pas voir pendant trois ans. Son sourire s'effaça d'un bloc. Cette personne faisait sans doute partie des plus redoutables qu'elle ait jamais rencontrées. Et pourtant, elle avait fréquenté son lot de criminels et de mécréants. Mais lui était pire ; et qu'il l'appréciât relevait uniquement du miracle, au fond. Il l'avait vue comme son jouet, et aurait pu se servir d'elle. Unity frissonna, subitement interdite devant cette figure du passé. Elle envisagea un instant de faire comme si elle ne l'avait pas vu. Mais c'était impossible, lui l'avait déjà remarquée. Et les employés du commissariat, eux, avaient bien vu que tous deux s'étaient aperçus mutuellement. Il aurait été suspect de faire semblant de ne pas l'avoir vu, alors qu'il allait certainement se poster en travers de son chemin. Bon, du calme Unity. La jeune femme évita la crise de colère. Au fond, très au fond, elle était quand même contente de le voir. Elle avait fini par l'accepter, inconsciemment, et à se prendre d'affection de lui. Il va sans dire que sa conscience, toutefois, n'était pas du tout d'accord avec cette position et s'acharnait à le voir avec un certain dépit, et une haine légère. Mais elle allait devoir être courageuse. Il se ferait des idées de toute façon, donc autant y aller.
« Bonjour, Neill, fit-elle d'une voix étrangement calme et douce. Cela faisait longtemps. »
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MessageSujet: Re: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbDim 22 Jan - 0:53

Tout en l’entrainant, Unity répondit aux questions du vicomte :

- Mais parce que c'est toi qui me fais pleurer, je croyais que tu le savais ? Je t'ai dit, bon sang, que j'ai vécu l'horreur il y a peu, et toi, tout ce que tu trouves à faire, c'est de me perturber ainsi... Tu le fais exprès, non ? Ou pas ; ça n'a pas d'importance. Tu sais depuis combien de temps on ne m'a pas touché les cheveux comme ça ? Tu sais à quoi ça me fait penser, à quel point ça fait mal ?

Comment l’aurait-il su ? Personne ne l’avait fait pleurer, personne ne lui en avait donné l’envie non plus. Et la seule personne qui lui avait touché les cheveux une fois dans sa vie, ironiquement était celle qui se plaignait que lui l’ait fait.
Quand à avoir mal… Et bien sans doute que se fracasser le crâne pour oublier quelqu’un était douloureux, en quelque sorte.
Elle s’arrêta, et il eut peur un instant qu’elle le lâche mais elle n’en fit rien, et reprit la route.
Unity finit par l’emmener dans une ruelle que le vicomte connaissait bien, c’était une de celle où il aimait trainer pour faire le mal librement, sans que les autres nobles ne puissent réellement savoir que c’est lui, on croirait que les victimes viennent d’autres voyous, personne ne rattachait les disparitions et meurtres à Neill. Elle poussa une porte et entraina Owen avec elle.
Encore une fois il stressa, comme ils étaient arrivé elle aurait le droit de retirer sa main, il sentit même l’hésitation, mais à son plus grand bonheur elle n’en fit rien. Tant mieux.

- Là, c'est mieux. Je sais comment tu es, tu aimes dominer les autres et te réjouir de leur souffrance. Ne mens pas. Je sais aussi comment tu me vois, je vois bien que c'est un cadeau à te faire. Mais un cadeau empoisonné. Tu le regretteras de toute façon.

Oui c’était vrai, il adorait ça. Dominer, faire souffrir, se délecter de sa puissance et de la faiblesse de sa victime. S’amuser.
S’amuser aussi avec son cadeau empoisonné, mais d’une autre manière.

- Je sais que je le regretterai.

Il en avait parfaitement conscience, et pourtant il était incapable de la repousser, de laisser tomber, de s’en aller, de la tuer, ou quoi que ce soit d’autre qui aurait mit fin au contrôle qu’elle avait sur lui et qui était parfaitement ridicule.
Il en aurait rit s’il s’était agit d’un autre.
Le silence s’installa entre eux, mais Neill écoutait sa respiration et continuait à sentir la chaleur de sa main. La proximité qu’il avait avec elle ne le dérangeait pas.

Elle finit par reprendre :

- Tu vois, Neill, je crois que je suis forte et faible à la fois. Quand je suis forte, je ne sais pas en profiter. Quand je faiblis, j'arrive toujours à en profiter. Tu as remarqué que c'est l'arme la plus redoutable ? Qu'elle n'ait redoutable que dans les mains de ceux qui ont la force de l'utiliser ? Le véritable pouvoir, je crois, c'est le paradoxe. Tu devrais encore me blesser. Je te l'ai dit, je te ferai tomber, j'y crois sérieusement.

Il l’écoutait, il la fixait, et quand il vit la larme couler, il ne put s’empêcher de l’essuyer avec les doigts de sa main libre.

- Je ne comprends pas vraiment. Pour moi la faiblesse rend faible, alors en quoi est ce que ça pourrait être une arme redoutable ?


Partit comme il était il ne put s’empêcher de repasser sa main dans ses cheveux, alors que plus tôt elle lui avait signifié que cela lui faisait mal. Comment est ce que cela pourrait être douloureux ? S’il lui coupait, s’il la faisait saigner, s’il tirait dessus d’accord cela pourrait l’être, mais là ? Il se contentait juste d’y passer les doigts, et se sentait hypnotisé par son propre geste.

- Alors avec cela, comment pourrais-tu me faire tomber ?

Il n’y croyait pas réellement, malgré le pouvoir qu’elle réussissait à avoir sur lui. Neill Owen ne pouvait pas tomber, c’était juste impossible. A la limite il pouvait mourir.
Il s’approcha d’elle sans y faire attention, presque collé contre elle, il certifia :

- Ma mère ne faisait que pleurer, et elle a perdu tu vois ? La faiblesse ne peut vraiment rien, crois moi.

Il la fixait sûr de lui, et pourtant sa main ne lâchait pas la sienne, tandis que l’autre caressait ses cheveux sans pouvoir – sans vouloir – s’arrêter ou s’en empêcher. C’était comme un drôle d’automatisme, mais il n’avait pas envie d’y réfléchir.

- Alors Unity, tu ne devrais pas pleurer.
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MessageSujet: Re: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbDim 22 Jan - 14:38

La scène était si étrange. Vue de l'extérieur, personne n'aurait pu la comprendre. Le lien qu'il y avait entre ces deux personnages se passait de mots, ne s'exprimait qu'à travers eux. De dehors, on ne pouvait le ressentir ; on croirait à autre chose, on s'arrêterait sur l'explication la plus simpliste. Et cela, Unity s'en fichait. Elle savait qu'il y avait autre chose. Que c'était juste une découverte ; la découverte de deux êtres qui ne vivaient pas exactement dans le monde, se sentaient éperdument seuls. Cela pouvait les faire rire, mais leur humanité profonde finissait par se réveiller, par réclamer une présence. Et ça tombait sur l'autre cas. C'était presque du hasard. «Je ne comprends pas vraiment. Pour moi la faiblesse rend faible, alors en quoi est ce que ça pourrait être une arme redoutable ? Alors avec cela, comment pourrais-tu me faire tomber ? » Sa main se perdit dans les cheveux d'Unity. Elle se serait révoltée, si elle savait qu'il n'y avait pas là tentative de domination. Il ne se contrôlait pas lui-même. Cette main, c'était une tentative de rapprochement, comme si le contact pouvait les aider à se comprendre. Que Neill, d'ailleurs, cherchât à la comprendre paraissait complètement fou. Elle était folle, oui, elle avait dû se perdre en chemin. Et puis, le mal environnait ces deux êtres. Ils étaient mauvais, au fond. Lui, cela allait sans dire. Elle, prétendue parangon de justice au passé trouble, altruiste et égoïste à la fois, incapable de savourer sa propre vie ; préférant même la perdre plutôt que de ne pas choisir sa défaite. Si elle n'avait pas été si corrompue, jamais elle n'aurait pu prendre, un jour, pitié de lui ; jamais elle n'aurait franchi le pas. Sa quête de bien était interrompue, entravée par cette scène étrange, dont elle ne savait rien. Tout était absurde, oui, c'était cela. Être dans un coin sombre, avec son pire ennemi, et n'avoir peur de rien, pas même de lui, car cet ennemi ne lui voulait pas de mal. Où était la logique ? Quelle logique à se faire caresser les cheveux comme cela, alors que son cœur éclatait sous le poids des souvenirs ? Fragilité psychologique, les sentiments qu'Unity avait eu pour Ryan étaient sa seule véritable faiblesse... mais de taille. Sans cela, elle aurait pu conquérir le monde. Son attitude ambivalente avec Neill, un coup je suis la plus forte, un coup je te désamorce par la faiblesse, avait été celle qu'elle avait toujours adopté. Elle ne connaissait pas l'équilibre, ne l'avait jamais connu. Elle avait cependant compris cette dialectique : toujours il la suivait, partout où il la menait. Il s'adaptait à ses humeurs. Elle sombrait ? Il plongeait pour la suivre. Elle le remontait et le distançait ? Il se mettait à niveau. Presque, Neill était son pantin, sans vraiment s'en rendre compte. Unity l'avait toujours inconsciemment compris. Aujourd'hui, elle en était si consciente qu'elle en jouait.
« Ma mère ne faisait que pleurer, et elle a perdu tu vois ? La faiblesse ne peut vraiment rien, crois moi. Alors Unity, tu ne devrais pas pleurer. » Elle ne connaissait pas sa mère, et nulle part, il n'était indiqué les sentiments que Neill pouvait éprouver à son égard. Elle trouva la remarque fort maladroite, quelque chose qu'il n'aurait pas pu dire si elle avait été vraiment sur le point de pleurer. Oh, la tentation était très forte, et elle souffrait énormément. Mais la détective ne se lâchait pas vraiment en sa présence. Elle n'était jamais naturelle, jamais, sauf dans ces deux extrêmes. Et encore, pas trop dans celui-ci. Lorsqu'elle se hissait au dessus de lui, à la limite... elle se voyait supérieure à lui, donc il y avait une forme de naturel. « Mais je ne suis pas ta mère, répondit-elle, et ta mère ne jouait pas comme moi. C'est que toi, tu ne sais pas gérer ce genre de situation. Regarde, tu n'aurais jamais fait comme cela autrement, avec une autre personne que moi. Si je le voulais, je te ferais perdre la tête et je te perdrais. Tu ne pourrais pas y résister, de toute façon. Tu n'as déjà pas résisté maintenant, alors que je souffre à peine. » Elle souffrait beaucoup, d'une souffrance légère. C'était cette douleur irrésistible, rassérénée, qui lui donnait l'inspiration artistique... et le pouvoir. La tête lui tournait un peu, comme si cela la rendait ivre.
« Tu ne me verras pas pleurer, pas aujourd'hui. Cette larme était suffisante. C'était un bijou. Mais s'il te plaît, évite de faire ce genre de chose. Je suis comme un animal sauvage. Je suis impitoyable quand je suis en pleine possession de mes moyens, mais si tu me blesses, la fureur me rend plus dangereuse. » Alors qu'elle parlait, un certain détachement commençait à se faire ressentir. Elle se calmait progressivement. La même présence qui la mettait au supplice l'aidait aussi à s'en sortir. Neill n'était pas Ryan, et rien de similaire ne pouvait lui arriver. Cette certitude la remettait sur pied, lentement. Non pas prête à reprendre le combat : elle ne l'avait jamais abandonné, elle se battait encore. Contre lui, et contre les autres. « Mais je ne te dirai pas merci. Pas envie. »
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MessageSujet: Re: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbDim 22 Jan - 16:33

- Mais je ne suis pas ta mère

Encore heureux. Il s’en était débarrassé d’une, ce n’était pas pour en trouver une deuxième.
Pas qu’il ait vraiment quelque chose contre sa mère, après tout qu’avait-elle fait à part pleurer et laisser son époux battre l’un de ses fils et chouchouter l’autre ? Rien.
Elle pleurait.
Il lui avait rendu service en s’arrangeant pour qu’elle meure avec son père.

- Et ta mère ne jouait pas comme moi.

Non en effet. Elle aurait peut-être dût, si elle avait pris l’échec de son mariage pour un jeu les choses auraient sûrement été différentes. S’il avait été à sa place, Neill aurait été un bien meilleur joueur. Sa mère était une femme idiote. Attachée par un amour stupide et inutile à un homme qui était indifférent.

- C'est que toi, tu ne sais pas gérer ce genre de situation. Regarde, tu n'aurais jamais fait comme cela autrement, avec une autre personne que moi. Si je le voulais, je te ferais perdre la tête et je te perdrais. Tu ne pourrais pas y résister, de toute façon. Tu n'as déjà pas résisté maintenant, alors que je souffre à peine.

La tête, il l’avait déjà perdu. Neill savait que quelque chose en lui était complètement fou, et en aurait-il vraiment été autrement si son enfance avait été différente ? Il avait des sérieux doutes.
Mais il refusait de croire qu’elle puisse le perdre, qu’elle puisse le faire tomber. Ca ce n’était pas envisageable. Ce serait un peu comme Londres sans sa reine (quelle ironie, Londres avait perdu sa reine). Unity avait peut-être du pouvoir sur lui, jamais elle ne pourrait en avoir au point de le faire tomber. Il en était persuadé.
Comme il était persuadé de pouvoir résister à n’importe quelle attaque de sa part.

- Tu ne me verras pas pleurer, pas aujourd'hui. Cette larme était suffisante. C'était un bijou. Mais s'il te plaît, évite de faire ce genre de chose. Je suis comme un animal sauvage. Je suis impitoyable quand je suis en pleine possession de mes moyens, mais si tu me blesses, la fureur me rend plus dangereuse.

Neill ne voyait pas en quoi une larme pouvait être un bijou. Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait revendre, ni un embellissement, ce n’était en aucun cas utile. Les larmes, les pleures, ça enlaidissait, ça rendait faible, ça dévorait. Neill le savait pour l’avoir observer tellement de fois sur le visage des gens. De ces femmes qu’il trahissait, de ces hommes qui le suppliaient, ou même de ces enfants qu’il torturait. Aucune larme n’avait de valeur pour lui, à la rigueur elle pouvait le réjouir puisqu’elle prouvait sa force et sa domination.
Quand à blesser Unity, et bien qu’avait-il fait ? Il la menaçait de l’assassiner et se moquait d’elle, et à aucun moment elle n’avait montré ses larmes. Alors là ? Il ne faisait rien, selon lui, qui pourrait être blessant.

- Mais je ne te dirai pas merci. Pas envie.

Il haussa les épaules, et finit par retirer ses doigts de ses cheveux.

- Je ne crois pas que tu pourras me faire tomber ou me perdre Unity. Rien, ni personne, ne pourrait faire quelque chose comme cela.


Neill était sûr de lui et ça s’entendait dans son ton. Il n’avait absolument aucun doute là-dessus.

- Si tu crois que pleurer ou être faible est une arme efficace contre moi, je suis persuadé du contraire. Je n’aurais pas plus peur devant de véritables armes, mais disons que je trouverais l’argument un peu plus convainquant.

Il finit par relâcher sa main et se séparer d’elle.

- Et tu n’es pas la seule femme que je verrais pleurer, aucune n’a eu le dessus sur moi.


Puis en souriant d’un air détendu il ajouta :

- Mais certes tu as l’avantage de m’intéresser et de m’intriguer, j’ai hâte de voir comment tu vas t’y prendre.

Etait-ce un nouveau jeu pour lui ? Ou alors lui demandait-il de le faire tomber par curiosité ? Sans doute un peu des deux. Persuadé d’avoir raison, il était curieux de voir la manière dont elle comptait s’y prendre. Pour lui faire perdre la tête et le perdre.
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MessageSujet: Re: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbDim 22 Jan - 17:39

Enfin, les doigts sanglants de Neill se retirèrent des cheveux poussiéreux d'Unity. En même temps, ce fut un poids qui se retira, une liberté acquise souffla, comme le vent, engouffrant l'espace libre alors que les mèches mornes retombaient. De nouvelles possibilités s'ouvraient à elle ; sans contact, tout s'effaçait, et en même temps, tout pouvait reprendre. Un sourire étrange étira les lèvres de la femme ; sourire un peu mauvais, moqueur, heureux, satisfait, soulagé. Tout cela à la fois. Unity sentait une vague de pouvoir l'envahir. Le déni de Neill, son refus de voir qu'en s'aliénant Unity, il se donnait de nouvelles chaînes, son aveugle confiance en lui... Il était déjà perdu. « Je ne crois pas que tu pourras me faire tomber ou me perdre Unity. Rien, ni personne, ne pourrait faire quelque chose comme cela. » Elle rit un peu, le regard pétillant, le visage fermé. Qu'il continue d'agir ainsi, si cela le chantait. On verrait bien qui rirait le dernier, et Unity pensait sérieusement qu'il serait surpris lorsque les résultats viendraient. Il ne gagnerait pas, se promit-elle. Ou s'il gagnait, alors elle lui rendrait la victoire impossible. Mais cette éventualité, en réalité, elle ne l'envisageait pas vraiment. Elle ne voyait pas pourquoi elle perdrait, alors que c'était lui, le plus fragilisé. Elle avait son point faible, sa faiblesse, mais visiblement, il ne savait pas l'exploiter sans en souffrir lui-même. Il n'y avait donc pas de véritable danger à attendre de ce point de vue là. « Si tu crois que pleurer ou être faible est une arme efficace contre moi, je suis persuadé du contraire. Je n’aurais pas plus peur devant de véritables armes, mais disons que je trouverais l’argument un peu plus convainquant. » Il lâcha sa main, et elle-même retira la sienne. Qu'il était drôle. Elle doutait sérieusement qu'il se montrât sensible à des arguments musclés... Il ne comprenait pas son propos, ou plutôt ne voulait pas. Il lui serait dur d'admettre que sa raison et sa sensibilité étaient deux entités différentes. La première ne pouvait entièrement contrôler la seconde. Face à une situation le concernant, sans doute sa raison pouvait gagner. Mais pas face à elle. Pas alors que, comme elle l'avait remarqué, c'était la sensibilité qui le guidait vis-à-vis d'elle. Ignorant comment gérer cette facette, il ne pouvait savoir comment se défendre. Et c'était là que tout devenait intéressant. Face à cette impossibilité de trouver la bonne tactique, oui... il pourrait se faire avoir. Toute personne avait son point faible. Elle avait trouvé celui de Neill, en se basant sur le sien propre.
« Et tu n’es pas la seule femme que je verrais pleurer, aucune n’a eu le dessus sur moi. Mais certes tu as l’avantage de m’intéresser et de m’intriguer, j’ai hâte de voir comment tu vas t’y prendre. » Oh, ça, elle n'en doutait pas. Mais aucune femme n'était comme elle. Quelle femme pouvait se targuer d'être doublée d'une détective, de savoir parfaitement se travestir et se jouer des autres à sa guise ? Quelle femme avait déjà réussi à éveiller son intérêt comme elle l'avait fait ? Et surtout, quelle femme était capable de se tuer plutôt que de lui concéder la victoire ? Oui, peut-être que d'autres s'étaient suicidées à cause de lui... mais aucun pour sa raison à elle. Aucune n'était capable de mettre ses desseins au dessus de sa vie. Aucune n'avait été sauvée de la mort volontaire par le vicomte Owen désespéré.
Il la lâchait ; elle s'éloignait de lui. Unity sentit que ce passage avait été nécessaire pour la faire évoluer, comme tous les autres. Nécessaire pour prendre la mesure de son action. Il était extrêmement difficile de prendre le dessus sur Neill, elle y était arrivée si peu. « Si tu réfléchis, mon noble imbécile, tu constaterais que je l'ai déjà fait, et que je recommencerai quand j'en aurai envie. » Oui, quand elle avait sauté dans la Tamise, c'était là qu'il avait cédé. Là qu'il avait dû la suivre pour la contrer. Pour s'opposer à elle, il avait dû faire aveu de sa propre faiblesse, de l'amitié qu'il ressentait à son égard. Et en gagnant, il avait perdu. Et en perdant, elle avait gagné. Pouvait-il vraiment prétendre qu'il resterait insensible ? « Je te l'ai dit, tu me sous-estimes. Quoique tu fasses, tu auras toujours une réponse. Si tu veux me tuer, je te tuerai d'abord. Si tu veux me perturber, je jouerai assez bien pour que tu regrettes ce que tu as fait. Tu te leurres, c'est tout. » Au fond, elle était quand même au bord de la rupture. Lui aurait-il rappelé son passé, là, elle aurait vraiment craqué. Mais elle savait qu'il n'en ferait rien. Il venait de sortir du sortilège, il ne pouvait pas vouloir y retomber aussi facilement. Elle escomptait cela, en même temps. « De toute façon, je t'attendrai chez moi. Tu as intérêt à venir. Viens armé, c'est plus intéressant. On verra bien ce que tu voudras faire, mais je parie que ce sera... amusant. » Le visage toujours inexpressif, les yeux brillants, la détective secoua légèrement la tête et commença à s'éloigner de lui.
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MessageSujet: Re: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbSam 28 Jan - 20:43

Neill se retrouvait tiraillé, entre sa manière d’être, ses envies, sa cruauté, et entre ce qui l’attirait vers Unity, bien malgré lui. Si seulement il avait pu concilier les deux, accepter d’être un grand malade et voir la présence de la jeune femme comme un avantage à cette maladie. Au moins pouvait-il se rassurer en se disant qu’aussi fou et cruel soit-il, jamais elle ne réussirait à le faire tomber, il restait tout à fait sûr de cela.

- Si tu réfléchis, mon noble imbécile, tu constaterais que je l'ai déjà fait, et que je recommencerai quand j'en aurai envie.

Il grinça des dents, le « noble imbécile » passant moins bien que le reste de la phrase. Parce que ça n’avait absolument aucun sens, quand avait-il pu tomber ? Jamais. Ce n’était pas arrivé, et il n’irait pas fouiller ses souvenirs pour cela. Il se contenta d’un geste négatif de la tête, signifiant qu’il ne la croyait pas.

- Je te l'ai dit, tu me sous-estimes. Quoique tu fasses, tu auras toujours une réponse. Si tu veux me tuer, je te tuerai d'abord. Si tu veux me perturber, je jouerai assez bien pour que tu regrettes ce que tu as fait. Tu te leurres, c'est tout.

Oui, c’était ça le problème. Ses ennemis ne cherchaient même plus à se défendre, ils se cachaient. Si Neill voulait les tuer, il les tuait. S’il voulait les torturer, il les torturait. S’il voulait jouer avec eux, il avait affaire à des souris. Impossible de jouer vraiment dans ces conditions. Tandis qu’Unity lui répondait, et ça c’était bien. C’était ça le vrai jeu, c’était ça la vrai vie, celle pleine de danger, qui risque d’être perdu à tout moment. En fait si Neill avait vécu à notre époque, autant dire qu’il aurait été un pro en sport extrême, parce qu’il adorait mettre sa vie en jeu, ça le rendait tout guilleret.
Du coup il ne put s’empêcher de sourire, de toutes ses dents, et même avec ses yeux.

- Qui te fait croire que je déteste recevoir une réponse ? Je ne me leurre pas, et même si tu venais à me tuer, cela ne signifierait pas que je suis tombé.

Elle conclue :

- De toute façon, je t'attendrai chez moi. Tu as intérêt à venir. Viens armé, c'est plus intéressant. On verra bien ce que tu voudras faire, mais je parie que ce sera... amusant.

Il fut satisfait, même si elle s’éloignait :

- Alors cela veut dire que je ne dois pas te laisser tranquille finalement ? Je viendrai, tu peux en être sûr.

Puis passant la main sur sa ceinture il retira un couteau qui était caché là, et le fit tourner entre ses doigts. La lame était coupante et propre, mais sur le manche restait encore du sang séché d’ancienne victime sans doute. Neill continuait de sourire :

- Et ne t’en fait pas, j’ai toujours une arme sur moi.

Il ne se montrait pas intimidant, juste joueur. D’ailleurs il ne tarda pas à placer la lame dans sa manche, signe qu’il ne comptait pas l’utiliser. Pas maintenant, et peut-être pas sur Unity.
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MessageSujet: Re: Trois années plus tard. { Neill Trois années plus tard. { Neill - Page 2 Horloge042xbSam 28 Jan - 22:15

La bataille reprenait, et elle promettait d'être sanglante. Elle finirait vite, ou ça serait à l'usure. Mais cela ferait mal. Et Unity était prête. Ces derniers temps avaient été difficiles, c'était finalement une sorte d'entraînement. Elle n'en était pas détruite ; donc elle en sortait plus forte. Et il avait intérêt à en prendre compte. « Alors cela veut dire que je ne dois pas te laisser tranquille finalement ? Je viendrai, tu peux en être sûr. » Unity lui adressa un grand sourire et triomphant. Comme si elle l'avait finalement obligé à venir, lui qui ne le voulait pas, à suivre sa volonté à elle. Sa joie flottait dans l'air et effaçait la tension. Pour l'œil extérieur, ils étaient de personnes normales, et nulle émotion ne véhiculait entre eux. Un mouvement de la main ; Unity jeta un coup d'œil, aperçut la lame souillée de sang. Loin d'éprouver de la peur, elle resta fascinée à cette vue, incapable de détacher son regard du couteau sanglant. Il était si beau, si lisse, si brillant... A aucun moment, elle n'envisagea que cette lame pouvait se retrouver, un jour, planté dans son flanc, et par Neill alors qu'elle refusait de mourir par lui. Non, tout cela n'avait pas d'importance. Les couteaux restaient sa passion, elle ne comprenait pas pourquoi ; mais elle avait toujours senti cette attirance. Neill affirma : « Et ne t’en fait pas, j’ai toujours une arme sur moi. » Elle l'escomptait. C'était mieux, avec une arme on s'amusait toujours plus, c'était bien connu. L'arme s'enleva de sa vue, et Unity reprit pied dans la réalité. Oui, bien sûr, c'était un jeu, mais aussi une guerre. Elle pouvait y laisser la vie, voire pire. Perdre tout, même ce qu'elle n'avait pas, faire perdre aux autres ce qu'il pouvait avoir, juste pour l'espoir de le battre. Elle n'était même pas sûre d'en être capable, pourtant.
« C'est noté. Je t'attendrais, Owen. A toute alors. » Se détachant complètement de lui, elle lui adressa un dernier regard amusé, menaçant en même temps, et lui tourna le dos. Elle n'avait pas peur de le faire ; leur aventure ne se finirait pas maintenant. Ils avaient rendez-vous à un autre endroit, à une autre heure. Et ça continuerait ailleurs.
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