Victoria Stone's After Story

Trois ans ont passés. La Reine Victoria a quitté son Angleterre Natale pour se réfugier en France, tandis que la milice a fait main basse sur beaucoup de porteurs de pierres. Jack l'éventreur cours toujours... Comment vivrez-vous cette nouvelle aventure ?
 
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Trois ans passés... [Anissa]

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Ruyard

Ruyard "Faust" Foster



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MessageSujet: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbJeu 26 Jan - 23:40

    Faust contempla son œuvre. Jamais il n’aurait pu imaginer, trois ans auparavant, parvenir à un tel niveau dans la société. Il s’était rendu compte de son ascension dans la sphère politique et influente lorsqu’il n’eut plus à arborer une carte de journaliste pour justifier sa présence sur des lieux affluents. Lorsqu’il n’eut plus à se présenter sous le pseudonyme de Ray Roufsterd, anagramme de son propre patronyme, afin que les possesseurs ne pussent jamais l’identifier. Lorsque la reine partit pour la France, dans un exil obligé par la montée toujours plus accélérée du groupuscule grandissant de la Milice. Et enfin lorsqu’il dut déménager ses locaux pour trôner parmi les monuments de Londres.

    Il avait fait construire son bâtiment par un architecte inconnu, dont le nom lui importait peu. Selon lui, on n’avait pas l’utilité de connaître le nom d’un architecte, puisque la seule qui importe, finalement, est ce qu’il parvient de faire du projet. Et l’architecte qui avait dessiné les plans du nouveau Quartier Général de la Milice avait dépassé ses espérances. De l’extérieur, le bâtiment était splendide, d’une richesse dans ses volutes et dans ses colonnes composites, et l’utilisation tout à fait équilibrée des marbres blancs et noirs rendait le tout incroyablement luxueux. Même les sombres gargouilles noires représentant les pires monstres des enfers ne parvenaient pas à entacher la magnificence de l’édifice. Une fois entré à l’intérieur, soudain, tout changeait. On avait l’impression d’entrer dans un lieu sacré, une cathédrale, sentiment aidé par le vitrail gigantesque au-dessus de l’entrée, qui versait sa lumière dans la pièce principale tout le long du jour. De magnifiques candélabres éclairaient le reste de la pièce, et les murs formaient un long couloir, qui trouvait sa fin dans un jardin à la française. Une géante coupole de verre permettait à l’astre du jour de darder de ses rayons sur les végétaux qui poussaient là, ordonnés. Enfin, des chambres disposées çà et là le long du couloir permettaient aux membres qui de se reposer, qui de s’isoler.

    Les membres, oui, les membres… Jamais ils n’avaient été si nombreux. Tous nourrissaient une haine viscérale envers les porteurs de pierres, et en trois ans, Faust était parvenu, grâce à eux, à détruire un bon nombre de ces possesseurs. Il y avait eu cette gamine, insolente, Tyna Lou, à qui il avait dû extraire la pierre qui s’était logée dans son œil par tous les moyens possibles. Et tant d’autres encore, qui avaient cru tromper sa vigilance, et qui finalement, s’étaient fait manger par le loup qui les guettait…

    De nouveaux membres aspirants arrivaient chaque jour, ou presque. Aujourd’hui, il accueillait quelques nouvelles recrues, qui haïssaient elles aussi, du moins selon leurs dires, les possesseurs. Faust n’avait que quelques questions à leur poser afin de savoir leurs réelles convictions. Il se posta alors devant la lourde porte de bois, et attendit les nouveaux arrivants. Trois heures de l’après-midi sonnant à Big Ben, il ne faisait aucun doute qu’ils arriveraient sous peu…
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Anissa Argal

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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbSam 28 Jan - 0:03

Londres est une ville bien mystérieuse. Pas dans le sens où la plupart des gens peuvent le prendre qui comprend la présence de Jack l'Eventreur et justifie l'existence de nombreux détectives, non, mais dans celui où c'est vraiment une autre culture, un labyrinthe presque insurmontable. Elle en aurait presque le tourni à slalomer entre tous les bâtiments comme une boussole complètement désorientée. Elle se sent se noyer dans ces rues sans fin, ses espaces confinés même dans les avenus les plus grandes. Qu'elle est loin cette plaine où elle avait l'habitude d'emmener paître les moutons. S'il n'y avait pas le bras de son mari auquel elle pourrait se raccrocher, elle aurait certainement sombré depuis longtemps. Seule, dans cette ville immense, elle ne s'en serait jamais sortie. Elle ne s'en serait plus jamais sortie seule nulle part d'ailleurs. Son étreinte autour de ce membre se resserre tandis qu'elle ravale discrètement sa salive. Il la regarde, elle détourne les yeux vers les différentes structures environnantes. Plus imposantes les unes que les autres, elle n'y retrouve pas la douceur des paysages de chez elle. Enfin, c'est pas comme si elle s'y attendait, mais elle aurait aimé revoir une ou deux architectures avec les quelles elle aurait pu faire le rapprochement. Au milieu de cette masse mystérieuse se dresse un bâtiment plus imposant encore que ses voisins. Ils sont dans des quartiers riches, cet espace doit donc être géré par des hommes encore plus fortunés ce qui donne le vertige à l'indienne. Cette chose est composée de matériaux qui lui sont inconnus, mais impose le respect par son simple aspect. Les créatures difformes et déroutantes ornant l'édifice la font se sentir mal à l'aise. Une nouvelle fois elle ravale sa salive. Elle sait lire, c'est le quartier général de la milice, l'endroit où elle doit se rendre.

« Anissa, cela de va pas ? Tu n'es pas obligée de m'accompagner si tu ne te sens pas bien. Rentre à la maison.
- C'est bon. Je ne serais pas tranquille si je ne connais pas l'endroit où tu travailleras. »

En effet, la milice est une organisation potentiellement dangereuse pour la vie de son époux. Soucieuse de son devenir, elle pose la main sur son ventre d'une certaine rondeur. Les autres ont déjà quelques années de vécu avec un père, que deviendrait celui-ci s'il naissait sans présence paternelle ? Jamais elle ne se sentirait capable d'assumer et cette présence et la présence maternelle à laquelle elle est exercée.

La cloche sonne trois coups. Tous deux rentrent. La femme en a des frissons dans le don tant l'atmosphère lui paraît hostile, comme si une menace planait au dessus de sa tête par le simple fait d'avoir mis le pied ici. Si elle savait qu'elle possède une pierre dans le dos, il lui aurait été simple d'avoir le réflexe de prendre ses jambes à son cou, mais son ignorance fait qu'elle reste, toujours plus cramponnée au bras de son homme. Voyant qu'il y a du monde, elle tente de se tenir mieux, ajuste sa tenue, fait bien descendre sa jupe pour ne pas laisse voir sa peau au dessus de ses bottes, resserre le châle qu'elle porte autour de sa tête. Ses yeux scrutent les environs. C'est à cause de ce bâtiment qu'elle n'a pas pu apprécier cette petite ballade au bras de son aimé, mais qu'à-t-il de si menaçant ? Elle n'en sait rien.

Un homme s'approche d'eux, échange quelques mots avec son mari qui dit à sa femme d'attendre ici quelques instants, le temps qu'il aille s'occuper de quelques formalités administratives. Elle ne comprend pas très bien les derniers termes, mais acquiesce sans trop se poser de question. Après tout elle vient de commencer à prendre de vraies leçons d'anglais soutenu. Oppressée par l'endroit, sentant des regards se poser sur elle et se trouvant soudainement faible car seule, elle cherche du regard un endroit où elle pourrait être "en sécurité". Si les gens lui jettent toujours des regards de travers, elle aime encore moins ceux d'ici. La milice a une mission, elle n'a pas compris de quoi il s'agissait vraiment. Elle entend parler de pierres, de magies, mais ne sait pas à quoi cela peut correspondre bien que cela puisse être au centre de la vie de certains habitants.

Ne trouvant pas d'échappatoire, elle se voit obligée de se tourner vers un homme. Terrifiant, mais le seul à qui elle sent qu'elle pourra parler et obtenir une réponse des plus civilisées et efficace. Elle le trouve étrange : il arbore de longs cheveux roux, elle ne se souvient pas en avoir vu un jour, ou du moins pas d'aussi prêt. Elle fait donc quelques pas vers lui, et, s'inclinant légèrement devant lui, demande avec un excès de formule de politesse qui témoigne bien de son manque de connaissances :

« Pardon my Lord, mais pourriez-vous me dire ou je puis me mettre pour ne pas gêner, je vous prie. Excusez-moi de vous déranger. Merci beaucoup. »

Stressée, elle s'est un peu embrouillée dans les mots, mais considère qu'elle a réussit à formuler quelque chose de correct face à un homme de ce rang social. Sa tête est toujours inclinée.

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Ruyard

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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbSam 28 Jan - 11:18

    Les arrivants étaient là. Ils étaient une demi-douzaine, et tous semblaient venir des hauts rangs de la société. À peine la lourde porte passée, Faust les accueilli d’un signe de tête, leur demanda leurs noms, leurs rangs, les raisons pour lesquelles ils haïssaient des possesseurs, et les secrétaires de la Milice arrivèrent à leur tour pour procéder aux formalités. Puis, tous les arrivants se dispersèrent çà et là dans les bureaux le long du grand couloir.

    Cependant, une femme était restée dans l’entrée. Elle semblait vouloir se cacher, chercher quelque chose. Elle s’approcha doucement de Faust, et ce dernier sentit qu’elle réagissait comme un lapin à l’approche d’un loup affamé. Néanmoins, elle ouvrit la bouche et prononça quelques mots.

    « Pardon my Lord, mais pourriez-vous me dire ou je puis me mettre pour ne pas gêner, je vous prie. Excusez-moi de vous déranger. Merci beaucoup. »

    Cet excès de politesse eut le pouvoir de faire sourire Faust, chose très rare, quoiqu’un petit peu moins incroyable que trois ans auparavant. Il observa cette jeune femme, apeurée et pourtant très courageuse de rester là. Elle avait une couleur de peau étrange, sans doute une indienne. Elle devait sans aucun doute être la domestique d’une de ses nouvelles recrues, lequel lui aurait demandé de l’accompagner. Faust n’avait que faire de sa couleur de peau ; après tout, il haïssait juste les possesseurs, car eux étaient des coquilles vides d’âmes. Il n’avait jamais cru tous ces colonialistes qui affirmaient que l’homme de couleur noire était inférieur à l’homme blanc, ou même tout simplement qu’il existait une quelconque hiérarchisation de l’homme en fonction de sa couleur. Pour lui, c’était la valeur d’un homme qui le rendait supérieur, et avait bien stipulé dans le règlement de la Milice que tout membre surpris à torturer un homme pour sa couleur et non pour sa pierre serait automatiquement destitué de ses fonctions et serait alors investi d’un rang plus bas encore que les esclaves.

    Il observa encore la jeune femme, et entreprit de répondre à sa demande.

    – Mademoiselle. Ou Madame, je ne sais pas ! Sachez que vous ne dérangez pas le moins du monde. Vous pouvez rester ici comme bon vous semble ! Mais si vous le désirez, la première porte à gauche donne sur une salle de repos, habituellement destinées aux hommes – on y trouve alcools, livres et cigares -, mais vous pouvez parfaitement attendre là. Mais s’il vous plaît, ne m’appelez pas my lord. On m’appelle Faust.

    Lorsqu’il disait son surnom, il avait toujours un sourire qui traversait son visage. Habituellement, il ne disait son surnom qu’aux possesseurs qu’il savait acculés, et qui désormais n’avaient plus d’autre choix que la mort. C’était donc devenu un tic que de sourire, même s’il n’avait jamais eu l’intention de faire quoique ce soit à cette jeune femme.

    – Mais puis-je savoir, sans être indiscret, qui accompagnez-vous ? Que je sache qui prévenir si d’aventure vous décidiez de patienter dans la salle de repos…

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Anissa Argal

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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbDim 29 Jan - 18:31

L'homme sourit. Anissa en aurait du être rassuré ou au moins soulagée de ne pas être une énième fois traitée comme une moins que rien, mais il n'en est rien. Ce sourire lui fait froid dans le dos, comme s'il s'agissait de l'annonce d'une grande menace. Or non, il n'y a aucune mauvaise intention dans ce visage, rien qui ne constitue un réel danger. Peut-être est-elle devenue paranoïaque. Elle peut facilement accuser le changement de climat pour cela. Elle se demande d'ailleurs si la paranoïa n'est pas une maladie. Étant donné qu'un médecin a dit à toute sa famille de faire très attention comme ils ne sont pas habitués aux microbes qui trainent à Londres, elle craint d'avoir attrapé quelque chose d'incurable. On ne peut pas lui en vouloir, une gardienne de moutons n'a pas à être plus cultivée que cela. Doucement, elle relève la tête et esquisse elle-même un sourire pour répondre à celui de son interlocuteur. Peut-être que le courant passera mieux ainsi, qu'elle se sentira un peu plus à l'aise. Elle espère.

Il la rassure en lui disant que sa présence ne gène pas. Elle laisse échapper un petit soupire de soulagement, portant la main à son voile pour laisser passer un peu d'air dans son cou. Il fait chaud à l'intérieur, contrairement à dehors. Londres est une ville triste au niveau de la météo. Il lui indique une salle de repos. Elle aurait voulu dire qu'elle allait s'y rendre de ce pas, mais la mention du fait que se soit une salle réservée aux hommes la refroidi immédiatement. Qu'allait dire sa mère si elle apprenait qu'elle s'était assise au milieu d'inconnus ? Qu'allaient dire tous les membres de sa famille ? Qu'allait dire son mari ? De plus elle ne se sentirait que trop mal à l'aise ; seule au milieu d'hommes. Non, elle préférait attendre ailleurs. Même un coin de mur où elle pourrait s'appuyer serait suffisant. Son bébé n'est pas encore si gros que cela, elle pourra le supporter pendant, on va dire, une bonne heure. Ses talons ont l'habitude.

Elle s'apprête à répondre lorsque le dénommé Faust prend la parole pour lui demander l'identité de la personne qu'elle accompagne. Il est toujours souriant, elle se force à faire de même, roulant des yeux dans à peu prêt toutes les directions, cherchant à formuler une phrase en anglais correct. Ce n'est pas qu'elle ne connaît pas la langue, mais elle a parfois du mal, étant habitué au jargon de sa région. De plus, le niveau de langue soutenu pour s'adresser à une personne d'un certain rang, elle ne l'a jamais appris. Même si la famille de son mari est d'une certaine aisance, ils n'avaient pas un langage spécifique. Il suffisait de rester polie et tout passait.

« Madame, j'accompagne mon époux. Et... Je pense éviter la salle de repos s'il n'y a que des hommes. Ce n'est pas très... Correct, vous voyez ? »

Elle réfléchit encore quelques instants. Elle aimerait, elle aussi, en savoir plus sur la milice. Son mari ne lui a rien dit, s'est contenté de dire que "tout irait bien", or elle craint que se soit tout le contraire. Peut-être qu'elle pourrait demander des précisions à cet homme, aussi terrifiant qu'il puisse lui paraître. Elle se lance donc :

« Excusez mon indiscrétion, mais pourriez-vous me donner des précisions sur le rôle de la milice ? C'est que je ne suis pas à Londres depuis très longtemps et mon mari va s'engager auprès de vous alors... Je m'inquiète. »

Certains mots sont un peu écorché par son accent venu d'ailleurs, elle espère ne pas être trop impertinente dans sa demande. Avec tout ce que l'on entend sur cette ville, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer.

Enfin, cet homme a finalement réussit à la mettre en confiance alors elle se redresse totalement et lui parle comme elle se tient face à lui comme elle se tiendrait devant un ainé de la famille. Ne pas céder à la paranoïa. C'est stupide la paranoïa, surtout quand on ne l'a pas attrapée !
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Ruyard

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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbSam 4 Fév - 9:39

    La jeune femme semblait se décontracter un petit peu. Certes, Faust n’était pas le genre de personne avec lequel on se sentait le plus à l’aise, mais il tentait de faire des efforts pour ne pas paraître aussi terrifiant qu’à l’accoutumée. Après tout, cette jeune femme n’avait certainement rien à craindre. Et comme elle accompagnait son époux, on pouvait présumer très facilement qu’elle n’était pas possesseur, car qui aurait été assez fou pour s’engager dans la Milice, alors que la vie de celle qu’on aime est menacée par cette dernière ?
    Bref, Faust faisait confiance en cette personne. Quand elle évoqua le fait qu’en tant que femme mariée, elle ne pouvait aller en salle de repos, il hocha la tête, compréhensif. Puis elle posa la question au Chef de la Milice sur le but de son organisation. Et là, des flammes dans les yeux de Faust se mirent à danser. Son œuvre, son travail, son énergie… Il ne s’ennuyait jamais de raconter encore et encore comment tout cela avait commencé… Et comment cela finirait.

    « Madame. Si vous n’êtes à Londres que depuis très peu de temps, je me dois alors de vous répondre. Je ne peux laisser quelqu’un dans l’ignorance, surtout d’une chose aussi abjecte que sont les possesseurs. »

    Faust s’arrêta quelques instants, observant la réaction de son interlocutrice. Il aimait captiver son assemblée par des phrases accrocheuses, avant de reprendre pour combler l’attente.

    « Lorsque le Tout-Puissant nous a créés, il nous a fait à son image, du moins le racontent les écrits. Cela voudrait dire que nous sommes parfaits. Et nous le sommes ! Regardez tout autour de vous, vous ne verrez que des êtres complets, pouvant agir, interagir sur leur environnement, et c’est ce qui a finalement fait de nous les maîtres du monde. Mais il arriva qu’un jour, des pierres firent leur apparition à Londres. Cadeau du Malin, sans doute ; quoiqu’il en soit, lorsqu’un homme touche une pierre, il se retrouve investi du pouvoir dont il a toujours rêvé, et ce pour le restant de ses jours. »

    Il s’arrêta encore quelques secondes, ménageant son interlocutrice – après tout, c’était une femme. Il ordonna ses mots dans sa tête et reprit.

    « Voyez-vous, l’homme est parfait. Mais sa conscience ne l’est pas. Si des hommes font le rêve de voler ou de bien chanter, comme j’en ai déjà rencontré, d’autres auront de sombres désirs, tels trancher la gorge de quelqu’un à distance, ou transmettre certaines maladies. L’homme est fou ; et le rôle de la Milice, dans tout ça, est de détruire tous les possesseurs de pierres. Pourquoi tous ? Car entre nous, qui fait la différence entre un bon désir et un mauvais désir ? Chacun aura une vision différente. L’homme qui tranche les gorges sera apprécié des bourreaux ; l’enfant qui vole dans les airs sera haït des marchands et des gardes le poursuivant. Nous ne pouvons faire de différences. Parce qu’après tout, ils ont tous une marque du Malin. »

    Faust finissait de parler, et les flammes dans ses yeux ne cessaient de danser. Il avait rougit par tant d’émotion, et semblait essoufflé. C’était parler de son œuvre qui le rendait si ému. Et il voulait tant que son interlocutrice comprenne ses dires.

    « A présent, la Milice est une des plus grandes organisations de Londres. Votre mari ne risque à priori rien, je vous prie de me croire. Nous sommes si nombreux que personne, ou presque, n’ose nous attaquer. »

    Faust croyait ses paroles. Les rebelles n’étaient pas très puissants, et faciles à défaire. Et depuis trois ans, seuls une vingtaine d’hommes avaient perdu la vie au combat. Ce qui était un nombre très négligeable comparé à celui des possesseurs éradiqués.
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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbDim 5 Fév - 15:12

Osant le regarder dans les yeux, l'indienne remarque que quelque chose change. Comme si une puissante passion dormant en lui se réveillait pour lui donner les explications qu'elle désire. Sachant que cela doit être au sujet de son travail, elle en est un peu rassurée. Ici aussi il y a des gens qui se donnent à fond pour la tache qu'ils doivent accomplir. Cela lui donne au moins un point commun avec ce Faust, même si leurs emplois et activités doivent êtres aussi différentes qu'un hippopotame et un chat de salon. Quoiqu'un hippopotame dans un salon se vautrerait peut-être sur le canapé, mais là n'est pas la question. Surtout que ces animaux sont attirés par l'eau, donc ils n'iraient pas s'affaler que un meuble qui est susceptible de l'absorber. Bref, elle se concentre, dégage un peu ses oreilles de sous son voile afin de ne pas perdre une miette du discours de cet homme.

"Les possesseurs" ? Mais de quoi est-ce qu'il parle ? Cela aurait-il un rapport avec ces êtres dont on lui a parlé qui auraient des capacités hors du commun ? Mais n'y a-t-il pas partout ce que l'on considère comme des êtres étranges dont certains sont devenus des héros ? Elle ne peut en citer une dans l'instant, mais elle est sûre que sa mère en connait pleins, il faudra qu'elle le lui redemande. Toujours est-il que, maintenant, elle est intriguée et une étincelle de curiosité s'allume dans son regard. Elle joint les mains sur son ventre afin d'être plus à l'aise pour écouter. Elle trouve stressant de les laisser pendre le long de son corps, mais elle ignore pourquoi.

"Le Tout-Puissant" ? Oui, elle se souvient, certains anglais en parlaient parfois dans leurs discours aux population non-instruite. Cela a un rapport avec la religion, religion que l'on cherche à leur imposer, mais à laquelle Anissa a toujours résisté. Sa famille a ses valeurs depuis des générations et ce n'est pas une bande de colonisateurs croyant savoir ce qui est bon pour eux qui va les faire changer d'avis à ce sujet. Heureusement que la famille de son mari respecte ce point, bien qu'elle se soit ralliées aux idées des colons. Heureusement également que celle de notre jeune mère ait eu un minimum d'influence et d'éducation, sinon ils auraient subits un vrai bourrage de crane depuis longtemps. Il y a un Dieu, peut-être des Dieux, mais elle refuse de croire au tout puissant. Bien sûr elle ne le précisera pas face à cet homme. Il semble tellement pris dans son discours...

En entendant les mots sur cette histoire de pouvoirs, son sang ne fait qu'un tour ; lui remémorant soudainement sa capacité nouvelle à pouvoir faire du pain comme elle le souhaite. Jusqu'ici elle a cru qu'il s'agissait du changement d'air, du changement d'environnement et de sa nostalgie du pays qui lui permettait de réussir dans ce domaine, mais et si elle possédait une pierre elle aussi ? Impossible, elle n'a pas le souvenir d'en avoir touché une, ici elle ne s'amuse pas avec ce qui traîne par terre. Non, elle n'a pas de pierre. C'est la pratique qui s'est enfin éveillée en elle, point. Un miracle.

Lorsqu'il expose la seconde partie de son discours, elle ne peut qu'être d'accord avec lui. Tout le monde n'a pas que des bonnes intentions ; elle n'en a encore jamais fait l'expérience, mais elle ne peut jamais être à l'abri du risque. Il continuait l'apologie de sa cause, justifiant avec brio l'utilité de la milice dans le quotidien. Elle ne comprend pas tous les termes employés dans cette harangue, mais l'émotion que veut sûrement lui transmettre Faust est passée : les possesseurs de pierres sont potentiellement dangereux. Son mari agira pour le bien. C'est un travail des plus respectables.

La dernière réplique achève de la rassurer totalement, lorsqu'il est mentionné qu'il ne risque strictement rien grâce aux autres membres qui l'entoureront. Cette organisation semble des plus tolérantes, elle en est heureuse. Jamais elle n'aurait pu supporter que, chaque soir par exemple, il rentre en ayant sur le dos le poids du regard des autres. Elle ne sait pas vraiment s'il pourrait se montrer insensible comme elle. Elle sourit à Faust.

« Merci. Vraiment merci pour toutes ces précisions. Je suis rassurée. »

Elle s'enthousiasme aussi car c'est la première fois qu'elle peut parler avec une personne qui n'était peut-être pas spécialement au courant de l'arrivée d'une famille indienne à Londres. Même s'il s'agit d'un homme qui quelques minutes auparavant lui faisait froid dans le dos, cette désagréable sensation est complètement passée.

« Vous voyez, avant il était surtout berger, même s'il était quelquefois appelé pour la défense alors... Mais je suis contente de voir que finalement ce n'est pas si dangereux que ça. »

Remarquant qu'elle ne parle que d'elle, elle rougit un peu, triture un peu le bout d'une mèche de cheveux rebelle qui dépasse avent de la remettre sous son voile. Comme elle se sent gênée et ne voudrait pas que cet échange cesse maintenant, elle se permet de poser quelques questions :

« Vous semblez vraiment aimer votre travail, n'est-ce pas ? Cela se voit dans vos yeux, c'est très bien je trouve. Être ainsi passionné par une bonne cause vous mènera certainement à accomplir de grandes choses. »

Si elle savait qu'elle aussi se trouvait potentiellement sous la plus grande des menaces, elle n'aurait certainement pas autant de contenance. Elle aurait déjà trouvé le bon prétexte pour s'enfuir et ne jamais revenir ici, tout en persuadant son époux de se trouver un autre emploi. Mais une pierre semblable à un grain de beauté dans le dos, cela ne se repère pas si facilement, même pour les gens qui vous connaissent le mieux.
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Ruyard

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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbJeu 9 Fév - 10:04

    La jeune femme s’enthousiasmait de la passion de Faust. Mais ce n’était pas qu’une passion ; c’était un art de vivre. Faust ne vivait plus désormais que pour détruire les possesseurs, ces êtres diaboliques qui avaient mené sa fiancée à la mort. Il ne pouvait pas ne pas être passionné par son travail ; il était l’essence même de son travail.

    « Passionné ? Madame, je dois vous avouer que je suis le créateur de cette organisation. Elle est mon œuvre, et je l’ai entièrement créée, c’est normal que j’en sois passionné… »

    Même le mot passion était trop faible pour décrire l’engouement de Faust dans son œuvre. Il ne vivait plus que pour elle, il ne rêvait plus que d’elle. Il détruirait un à un tous les possesseurs, et ferait de ce monde un nouvel éden. Mais depuis quelques temps, un cauchemar venait le hanter, chaque nuit. Que ferait-il lorsque le monde serait enfin totalement débarrassé des possesseurs ? Il n’était le maître de Londres que depuis que les gens avaient enfin compris le danger que représentaient les possesseurs, mais que deviendrait-il lorsque plus personne ne serait reconnu comme danger potentiel ? Il y réfléchissait, de plus en plus. Et il pensait avoir trouvé désormais la solution.

    « Mais voyez-vous, je suis un homme tout de même rationnel. Et je ne crois pas en la magie. Je pense que les possesseurs doivent user de stratagèmes pour que nous croyions au fait qu’ils aient des pouvoirs. Je pense très prochainement commencer la construction d’une aile médicale où nous pourrons découvrir l’origine de leurs pouvoirs. »

    Il allait en effet le faire ; mais ce n’était certainement pas parce qu’il ne croyait pas en la magie. Il y croyait fortement, au contraire, et était persuadé que c’était le diable lui-même qui les avait enchantés, ou plutôt maudits. Mais la seule manière de conserver son poste une fois les possesseurs éradiqués était justement de ne pas tous les éliminer. En conserver quelques-uns, dans des prisons, dans des asiles ou des laboratoires pourrait lui permettre d’asseoir sa légitimité, car responsables des derniers survivants de l’espèce des possesseurs. Il pourrait justifier le fait de faire des expérimentations, et serait ainsi libre de garder son poste. Et ce ne serait que lorsqu’il mourrait que les derniers possesseurs pourraient être détruits.

    Mais Faust n’avait pas du tout l’envie de mourir tout de suite. Non, il n’avait pas trente ans, il avait la vie devant lui ; la vie pour tuer. Il se rendit compte alors qu’il ne parlait presque que de la Milice depuis le début de la conversation. Parler de la mort et de ces atrocités et aberrations que sont les possesseurs et les pierres à une jeune femme n’était pas le plus approprié, et le chef de la Milice décida alors de s’intéresser un peu plus à son interlocutrice.

    « Mais dites-moi. Je ne me rappelle pas vous avoir déjà vus, et pourtant, une femme d’origine indienne je suppose ne passe pas inaperçue… Depuis combien de temps êtes-vous à Londres ? »

    Cela intéressait Faust au plus haut point. Découvrir les peuplades, les ethnies, les autres pays… Il considérait que pour créer son monde idéal, il fallait découvrir toutes les différentes cultures pour ensuite prendre ce qui était bon et ôter ce qui l’était moins. L’inde, bien que sous domination anglaise, restait tout de même un autre monde, avec des rites, une autre religion, et une conception différente de la vie humaine et animale. Faust ne demandait qu’à apprendre.
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Anissa Argal

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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbDim 26 Fév - 19:07

A la suite des remarques de la jeune femme, l'homme continue ses remarques. Elle doit avouer qu'elle ne les comprend pas toutes, mais peut sentir le message qui est transmis, ou du moins elle en a une interprétation. Les pierres sont donc des sortes de maladies selon lui. C'est une idée, une idées tout à fait plausible même. Elle hoche régulièrement la tête pour montrer qu'elle l'écoute, qu'elle est en accord avec lui même si elle a vaguement l'impression d'être à côté de la plaque. Un peu comme lorsqu'on lui raconte une blague et qu'elle la prend au premier degré. Enfin, elle ne doute pas un instant que ce que lui raconte Faust est on ne peut plus sérieux. Après tout, lorsque l'on fait de la propagande pour l'organisation qu'on a monté de ses mains, on a pas le temps de plaisanter avec les spectateurs, un peu de logique que diable ! Même une bergère peut comprendre cela.

En fait, si elle comprend bien les choses, son mari serait devenu une sorte de médecin de Londres. Elle se sent un peu fière d'avoir un homme qui exerce une profession aussi noble, mais se garde bien de le mentionner. Jouer la prétentieuse ici et maintenant n'est pas approprié. Même chez elle elle ne peut se le permettre, étant donné qu'elle n'est jamais satisfaite d'elle-même.

Elle ouvre les yeux de surprise lorsqu'il lui demande depuis quand elle est là, qu'il devine tout de suite qu'elle vient d'Inde. Pourtant son regard ne change pas, il n'a rien à faire de ses origines apparemment, contrairement aux trois quarts de la population, elle en est heureuse, elle sourit. Soudainement enthousiaste à l'idée de pouvoir parler de son pays avec quelqu'un, elle parle clairement tout en utilisant ses mains dans de grands gestes précis, mais abondants.

« Oui, je suis bien indienne, bien deviné. C'est... Je suis là depuis... Peu en fait. Moins d'un mois en vérité. »

Elle réfléchit quelques instants à la manière dont elle pourrait continuer la conversation. Est-ce que Faust s'intéresse aux cultures étrangères ? Va-t-il s'intéresser à son pays, son mode de vie en particulier ? Elle n'en sait rien, mais a envie de parler, laisser sortir ses souvenirs, les faire apparaître ailleurs qu'en elle dans cette ville. La rupture est pour le moment trop forte, elle doit pouvoir les retrouver à l'oral, peut-être même dans la bouche de quelqu'un d'autre. Les entendre évoqués par une personne qui ne serait pas elle-même. Alors elle se lance et glisse deux ou trois informations dans le dialogue :

« Ma famille était bergère. Comme nous avions beaucoup de bêtes, nous avions de l'influence. Alors un homme nous a proposé de venir ici pour un... Comment dit-on... Je ne sais plus. Pour "voir ce que ça donne" pour faire simple. »

Dans la foulée, elle se met à parler de ses enfants.

« Le changement de culture est assez forts, mes petites ont du mal à s'habituer encore, mais c'est normal vu comme elles sont petites... Héhé. »

Son sourire est révélateur sur combien elle aime ses enfants. En songeant à celui à venir elle pose à nouveau la main sur son ventre, priant pour qu'il s'agisse d'un petit garçon, bien qu'une petite fille serait tout aussi aimée. Tout de même, elle se demande si ces dernières n'auront pas trop de mal à se lier avec d'autres enfants. Tant que les parents ne s'en mêlent pas cela devrait passer.

Comme elle se dit qu'il n'aura peut-être rien à répondre, elle cherche un sujet de conversations et son regard se porte sur ses cheveux. Roux, elle trouve toujours cela étrange, toutes les couleurs de cheveux extravagantes que portent les gens aujourd'hui. Curieuse, elle aimerait pouvoir les toucher, mais rien qu'à l'idée d'approcher ses mains elle se retrouver à trembler de honte et de gène. Cette manière ne doit pas être si "folle" que cela pour les gens du coin, mais elle lui paraît bien trop extravagante pour qu'elle puisse se le permettre, même après avoir demandé la permission. "Adaptez-vous, intégrez-vous", qu'ils disent ceux qui sont chargés de sa famille. Certes, mais il y a des barrières bien grandes à dépasser... Bah, après tout se ne sont que des cheveux et puis... Faust est un homme amical ?

« Euhm... Excusez-moi cette impolitesse, mais... Puis-je... Pourrais-je euh... »

Et voilà, la fin de la demande ne veut pas sortir, il doit la prendre pour une énergumène sortie d'on ne sait quelle cambrousse indienne. Elle s'énerver contre elle-même, se dit qu'elle est une parfaite idiote, fronce les sourcils, passe sa main sur son front pour éviter de montrer l'embarras dans son regard. Aller, il faut bien tenter le tout pour le tout. Alors elle serre les poings et prononce peut-être un peu fort, mais d'une voix claire :

« J'aimerais toucher vos cheveux ! »

Et maintenant elle meurt de honte. Super résultat d'intégration.

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Ruyard

Ruyard "Faust" Foster



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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbMar 6 Mar - 18:11

    La jeune femme en face de Faust parlait de ses enfants avec une excitation rare. Le chef de la Milice n’avait pour ainsi dire jamais vraiment vu de femme réellement heureuse d’être mère, ou même enceinte, car le simple fait d’avoir des enfants les empêchait presque de prendre un amant à cause du poids de la grossesse. Mais si l’indienne n’avait pas annoncé à Faust qu’elle était déjà mère, jamais il n’aurait pu le découvrir, ou du moins pas si facilement, puisque la jeune femme avait encore la fraîcheur virginale de la jeunesse.
    Il était d’ailleurs heureux de savoir qu’il y avait des enfants : si des gamins grandissaient près de parents convaincus de la bonne action de la Milice, alors sa succession serait assurée, et il n’aurait rien à craindre de son organisation.

    Alors qu’il ruminait là-dessus, la jeune femme posa une question tout à fait étrange à Faust. Elle lui demandait de caresser sa chevelure. Le chef de la Milice mit quelques secondes à assimiler la demande, se demandant s’il avait bien entendu. Puis, ne se contenant pas, éclata de rire.
    Il ne se moquait pas de la jeune femme, mais plutôt de son innocence, et qui, telle une petite fille, demandait l’autorisation à l’homme le plus important de tout Londres et voire même de toute l’Angleterre un geste symbolique. Alors Faust, dans sa bonne humeur maintenant déclarée, n’eut aucun argument pour refuser, et ne pouvait décemment en trouver un devant une demande si adorable.

    « Mais bien sûr, Madame ! Excusez mes rires, mais je n’ai pas l’habitude que l’on me pose des questions de ce genre… »

    Faust tenta de se contrôler, et parvint très vite à retrouver un visage presque impassible, toujours orné d’un sourire amical. Les gens dans le couloir s’étaient tous retournés : jamais ils n’avaient entendu le chef de la Milice rire à gorge déployée, et encore moins d’un rire joyeux et non pas sarcastique. Le chef avait l’air de s’amuser, et lui-même s’étonnait de sa bonne humeur. Il ne s’était pas amusé depuis… Non. Il ne s’était jamais amusé. Toute sa vie, on avait annihilé la moindre parcelle de bonheur qu’il aurait pu avoir en détruisant non seulement sa famille, mais également sa petite amie. Ce sentiment, tout nouveau pour lui, était entièrement dû à cette jeune femme indienne, fraîchement débarquée des colonies. Il avait cependant peur qu’elle ne prenne mal les rires du chef de la Milice, et voulu se faire pardonner.

    « Votre innocence est bien ce qu’il manquait à mes journées ! Voyez-vous, je suis un homme triste habituellement, et votre fraîcheur d’esprit réchauffe mon cœur déserté par la joie. Je vous en prie, ne vous gênez pas pour me demander quoi que ce soit ! »

    Faust appréciait de plus en plus la petite indienne. Et son cœur, bien que déserté par la joie comme il l’avait signalé, n’était pas déserté par l’amour, bien au contraire ; et l’incapacité de Katty à remarquer les signes que lui envoyait Faust le désespérait presque. Peut-être pourrait-il prendre une maîtresse ?...

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Anissa Argal

Anissa Argal



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MessageSujet: Re: Trois ans passés... [Anissa] Trois ans passés... [Anissa] Horloge042xbSam 10 Mar - 18:31

Grande crainte de l'indienne, l'homme se met à rire de vive voix. Elle le savait, elle est absolument ridicule de poser une telle question. Tout aussi roux que soient les cheveux de son interlocuteur, elle n'aurait jamais du commettre un tel affront. Elle qui n'a pas vraiment le sens de l'humour a du mal à comprendre quand un rire vient d'un amusement ou d'un sarcasme. Alors elle est vraiment embarrassée, se met à rougir encore plus et a envie de pleurer. Certes le regard des gens elle s'en fiche, elle parvient à le soutenir, mais lorsqu'elle est dans une telle situation, c'est le comble du ridicule.

Malgré toutes les craintes de Anissa, l'homme finit par accepter, s'excuse d'avoir rit. Il peut vu comme elle s'est mise mal à l'aise. Elle fait une petite moue contrarié pour noter son mécontentement de passage puis retrouve le sourire lorsqu'elle passe délicatement sa main dans les cheveux de l'homme. C'est étrange, ils ne sont pas exactement comme ceux des hommes de chez elle. Bien sûr se sont des cheveux, mais ils ne doivent pas les nettoyer de la même manière. De plus, la vision de cette couleur la ravie au plus haut point : elle aime bien l'orange ; c'est agréable à regarder. Comme si cela pouvait la calmer. Ou alors elle aime s'occuper des cheveux. C'est vrai qu'elle se plaît à passer du temps à coiffer sa fille. Elle reste absorbée dans son entreprise quelques instants puis retire sa main parce que cela reste assez culotté même en ayant l'autorisation.

Il s'est arrêté de rire, mais a un sourire révélateur sur son visage. Anissa se demande ce à quoi il peut bien penser.

« Votre innocence est bien ce qu’il manquait à mes journées ! Voyez-vous, je suis un homme triste habituellement, et votre fraîcheur d’esprit réchauffe mon cœur déserté par la joie. Je vous en prie, ne vous gênez pas pour me demander quoi que ce soit ! »

Si l'indienne s'était décidée à ouvrir la bouche maintenant, elle n'aurait rien été capable de prononcer d'autre qu'un "beuh ?" complètement désorienté. Heureusement qu'elle s'est abstenue. La tournure de ses phrases est un peu étrange, mais il semble qu'elle ait réussit à lui faire plaisir d'une quelconque moyen qui lui est inconnu. Au moins c'est un européen qui n'a rien contre elle et avec qui elle peut réussir à s'entendre. Cette perspective lui paît bien, surtout s'il s'agit du patron de son mari. Peut-être un jour pourra-t-il venir manger chez eux et elle lui fera goûter la cuisine de son pays. Elle se demande déjà les quantités, le nombre de convives qu'il y aura. Peut-être son homme invitera-t-il d'autres membres de la milice à venir avec eux. Elle s'avance peut-être, mais elle a envie de rester un peu positive maintenant.

« Vous m'en voyez ravie Faust... Pour tout vous dire j'avais peur que vous me preniez pour une folle. »

Elle n'aime pas trop justifier ses craintes, mais bon. Si le dialogue est possible, autant en profiter. Puis elle revient sur un phrase prononcée par le chef de la milice. Il serait un homme triste. Pourquoi donc ? Bien sûr elle ne s'avancera pas à poser la question, mais cela l'intrigue. Il a pourtant l'air d'avoir tout ce que l'on peut désirer... Peut-être n'a-t-il point de famille ce qui expliquerait sa tristesse. Anissa ne sait pas ce qu'elle ferait sans la sienne, sûrement mettrait-elle fin à ses jours.

« Cette tristesse est dommage. Votre visage souriant est... Comment dire ? Chaleureux ? »

Elle n'allait tout de même pas dire "agréable à regarder", qui sait comment cela peut être pris. Et c'est vrai, elle se sent bien plus en confiance depuis qu'il a commencé à lui sourire joyeusement. Cela serait sûrement la même chose avec n'importe qui cependant.

Soucieuse de ne pas voir son mari revenir alors qu'il n'avait que quelques papiers à régler, elle commence à regarder l'espace autour d'elle plus en détails. Il est parti par cette porte, mais vu l'aspect extérieur du bâtiment, l'intérieur doit être bien plus grand que quelques pièces se battant en duel... A moins qu'elles soient toutes gigantesques.

« Excusez-moi, mais sauriez-vous combien de temps prennent les formalités administratives en général ? Je suppose que cela sera plus long comme nous ne sommes pas du pays, mais cela m'inquiète de ne pas voir mon mari revenir. »

Soudain elle se rend compte que ses paroles pourront être mal interprétées alors elle s'affole et s'empresse d'ajouter, parlant un peu plus fort qu'à l'habitude :

« Votre présence ne m'ennuie pas ! C'est juste que... C'est une grande organisation et... Enfin je ne connais pas alors la prudence et... Vous voyez ? »
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